9/14/2018

Bien droit entre le sol et le ciel

Tu pars, tu avances, tu tiens. Tu te tiens. Tu traverses. Debout. Bien droit entre le sol et le ciel. En entier. Au fur et à mesure que tu trouves ta cadence, ta foulée, ton souffle, ta conscience du monde s'efface autant que ta présence s'affirme. Tu sens plus ton corps, les rouages, les tuyaux, les douleurs. Pourtant tu deviens transparent. Poreux. Tu te diffuses et l'espace infuse en toi. Les odeurs, les couleurs, les formes. Le contact de ta peau et de tes pieds avec la matière, les terres, les herbes, les feuilles, les vents. Celui de tes yeux avec la lumière et les nuages, les teintes, les éclats. De tes oreilles avec les cris de bêtes et les bruits du travail des hommes. La gamme de parfums des vignes, des champs, des pollens, des rues, des routes. Tout est en toi. T'envahit. Te rince. Te transperce. Tu le gardes dans la bouche. Tu le bois. Tu le gardes. Tu le craches. Tu le souffles. Tu commences par traverser le paysage. Puis c'est le paysage qui te traverse.

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