10/26/2020

André Dhôtel, la Vie passagère. Phébus.

 Moi j'aime les vaches
parce qu'elles sont subtiles.
Moi j'aime les papillons
parce qu'ils sont bêtes.

Les papillons adorent les lampes
les fleurettes et les fumiers.
Ils touchent de leurs antennes
les étoiles les plus lointaines
par simple distraction.

Ils cherchent en dansant
à imiter les beaux voiliers
sanglants ou bleus
des mers intelligentes.

Au long des fils les vaches
écoutent les dépêches,
elles étudient le va-et-vient
des hommes sur la route
et ne concluent jamais.

Pleines de bonté pour les mouches
elles remâchent le gazon
pour mieux connaître l'infini
et regardent passer dans le ciel
les cow-boys qu'elles ont tués.


     

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