C'est une période étrange pendant laquelle je n'arrive ni à créer ni à me projeter. Soit je m'occupe dehors et je construis des trucs bancals. Des poulaillers, des jardins, des machins. Soit je perds ma journée devant internet à regarder des nouvelles anxiogènes de morts et de maladies ou à commander toutes sortes d'objets inutiles. Je m'occupe un peu de la maison, des poules, de la fin de vie de mon chien, des repas, du linge. Ce matin j'ai eu un grand moment de joie en parvenant à couper les minuscules ongles des minuscules doigts de mon fils de cinq ans. Il commence enfin à faire froid, le soleil brille sur l'herbe mouillée, les portes sont grandes ouvertes, tout le monde est parti pour l'école. Les oiseaux sont de retour sur la mangeoire. La plupart des gens que j'aime vont à peu près bien. La plupart. A peu près. J'entame mon cinquième café, j'ai commandé une saloperie sur Vinted, j'ai mal aux dents. Je vais aller poser une clôture avant de rentrer nettoyer la maison. Voilà où j'en suis. Ce soir vous reviendrez, je serai là, fatigué mais content. Vous mangerez du saucisson et je boirai du vin blanc. Chacun finira par s'endormir et demain nous essaierons de recommencer. Je ne demande pas grand chose de plus. Parvenir à couper les minuscules ongles des minuscules doigts de mon fils de cinq ans. Et l'écrire de temps en temps.
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