2/18/2022

Vivement pas demain - La fosse aux ours

L’exaltation est contenue, l’émotion reste à la mesure de la vie quotidienne. Il n’empêche : les émerveillements minuscules traduits par « des mots en poudre de bois » (ce sont les premiers du livre) composent, en mode mineur, un chant qui emporte hors de soi-même, pour mieux y ramener. Dans une famille littéraire où se situent Pierre Autin-Grenier ou Jean-Claude Pirotte, l’absence d’imagination n’a jamais été un obstacle à l’écriture. 
 
 Pierre Maury - Le Soir
 
 

Thomas Vinau est un poète du quotidien. Il sait voir la beauté des instants et celle de la nature qui l'entoure. Il aime regarder les gens et ne pas les juger. Et il nous fait profiter de tout cela dans ce très beau recueil !

"Je voudrais sortir de moi comme on s'extrait d'un rêve étrange, flou et curieux, velouté, perdu et nouveau. Je voudrais quitter la file d'attente qui va du néant au néant en ne passant que par ma conscience. "

"Exister c'est résister à la perte. Et puis perdre."

 Librairie Vivement Dimanche

 

Thomas Vinau : Vivement pas demain (La fosse aux ours éd., 2022), 128 pages, 16 euros – 1, Place Jutard – 69003 Lyon ou lafosseauxours@wanadoo.fr
Avec un sous-titre tel que « Petites proses de rien posées là dans la main », on peut être sûr que l’on va se retrouver dans l’univers bien identifié de Thomas Vinau, univers tendre et exubérant, bucolique et foutraque. Le doux quatrain de Paul-Jean Toulet en exergue de ce livre est encore là pour conforter cette impression générale. Nous pénétrons d’emblée dans une intimité familiale avec taches ménagères, enfants à conduire à l’école et petits accidents de la vie. Comme toujours avec Vinau, on retrouve son sens aigu de l’observation et cette douce mélancolie que ranime un évènement minuscule. Faute de solutions radicales, il y a les résolutions que le poète se donne à lui-même en sachant toutefois que « personne ne gagne. Jamais » et que, en tous temps et tous lieux, « nous sommes tous des rescapés ». Pour se remettre la tête à l’endroit, rien de tel que le joyeux fantôme de Pierre Autin-Grenier se glissant dans le poème « Fidèle » ou encore « un vieux poème de Jean-Claude Pirotte ». On peut aussi reprendre les chansons de Trenet ou de Brel, de Goldman ou de Springsteen car chacun a besoin « d’aller chercher des poux dans la tignasse de l’univers ».

Georges Cathalo - dans la revue Terre à ciel

 

 

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