"La pensée n’est peut-être qu’une bizarrerie de la nature offerte à une espèce, comme elle fait ces bois de ruminants rares
ou disparus que l’on voit dans les muséums : armes ou parures
si curieusement étendues, bouclées ou spiralées, ou si rameuses
qu’elles sont plus nuisibles encore qu’inutiles à l’animal qu’elles
couronnent.
Pourquoi pas ? Pourquoi non ? Notre tête est chargée de questions et d’idées qui se prennent dans l’enchevêtrement de la forêt des faits, et nous retient embarrassés, orgueilleux de l’être, condamnés à bramer des poèmes et des hypothèses, – fiers et désespérés. "
Paul Valéry, mauvaises pensées et autres, 1941-1942
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