2/20/2011

Des cailloux dans la lumière

On se passe des choses dans la lumière. On marche et on se passe des choses. Pas plus. Je frotte le caillou contre un autre caillou. Ça fait des étincelles. Ça fait une autre lumière. Je prends les paysages et je les frotte contre eux. Je prends la lumière. La poussière. L’horizon. J’en fais quelque chose. J’ouvre des espaces dans l’espace. Je fais des étincelles. Des petits éclats qui vont se perdre dans la nuit. On se les passe de l’un à l’autre. On les mange. On a des étincelles dedans comme les étincelles dehors. Des grands vents, des ours, des sauvages, des airs de repos, des hérons. Quatre types qui font des étincelles. Qui les partagent. Qui les mangent. Qui les laissent disparaître dans la terre. Une trophalaxie de cailloux et d’étincelles. Le noir du dedans qui cogne le noir du dehors. Le noir du dedans qui mort les nuages. Le noir du dedans comme un chien sur la route qui lape les flaques froides. Nous sommes des chiens qui mangent des cailloux et des étincelles. Nous sommes des chiens qui aiment partager. Nous sommes des chiens qui fondent dans le paysage comme du sucre. Nous sommes des chercheurs d’or. De sucre. De neige. On en est là. Dans les grandes villes et les petites routes. Dans les recoins du frigo.  Par la fenêtre. À sucer des yeux l’horizon.

(ce texte est une participation à un élan collectif dit "Imagiste" entre Dimitri Wazemski, Guillaume Siaudeau, Jérémy Liron et votre serviteur... On ne sais pas où ça ira mais c'est un beau partage et c'est bien ce qui compte...)

4 commentaires:

Dominique Boudou a dit…

Ce texte est particulièrement remarquable.

thoams a dit…

Merci monsieur jacques louvain. Belle lecture de Pirotte sur votre terre.

La Méduse et le Renard a dit…

Yeah, cool ! faut qu'on refoute du charbon dans la machine tant que le train est en marche !

Anonyme a dit…

***