ETC-ISTE
Mots/ textes/ poèmes/ miettes/ poussières/ brindilles/ vétilles/ et autres broutilles. - ( ISSN : 2267-3954) -
4/10/2024
4/09/2024
Communément
4/02/2024
Je regarde
Je regarde
les détails des gens
comme ceux d'un tableau
d'un bijou
ou de ma merde le matin
je les regarde
en me retrouvant
à chaque fois habité
de ce sentiment d'étrangeté intime
que j'éprouvais enfant
pour les matières de l'intérieur
découvertes
la première fois
que j'ai saigné
ou que j'ai aimé
je les détaille
au scalpel aiguisé
de mon infinie tendresse
en sachant bien que nous sommes
le même paysage maudit
à admirer
Leurs dessins rouges et étranges
"Je ne cherche
que les pensées qui tremblent"
écrit Pascal Quignard
de mon côté j'attends
que mes pensées s'endorment
à l'ombre des volets entrebâillés
derrière l'éclat des choses
pour au réveil
ramasser les mots
qui ont laissé
leurs dessins rouges et étranges
sur ma joue
3/24/2024
Ferme la bouche quand tu parles
Les couleurs
Selon lui il
Ce que donne et reprend
le printemps des poètes à Tours
Un grand merci à Sabine Faulmeyer pour ses si belles photos de notre lecture commune avec Milène Tournier organisée par le printemps des poètes à Tours. Et un grand merci à Claire Kalfon et l'équipe pour l'accueil !
3/18/2024
Bric à brac Hopperien - La Fosse aux ours - Mars 2024
La Fosse aux Ours me fait la joie de redonner vie ( après une belle première existence chez Alma éditeur avec la complicité de Jean Claude Gôtting) à ce Bric à brac Hopperien. Piste fragmentée d'une fausse biographie reconstruite, à partir de miettes, listes, lettres, textes, poèmes, carnets, (totalement inventés) il s'agissait de raconter un peu Hopper, d'une autre façon, comme un personnage de ses tableaux peut être, à la fois si évidents et si mystérieux, bougrement narratifs et gentiment déroutants, mélancoliques, habités de la lumière électrique Américaine, de la poussière des rues et du vent des falaises de Cap Cod.
fitness mentality
3/16/2024
La monnaie des pauvres
C'est pauvre, tellement pauvre. Mes pensées sont si pauvres, mes perceptions, mes mots. Ce que je capte retiens, transcris, perçois, imagine, tellement pauvre. Ridicule, infime, ce que j'attrape, ce que je garde, ce que je vous donne. Des centièmes, des centimètres, des centimes. Même pas les pièces jaunes, les rouges, roses d'or, celles qui restent toujours au fond du porte-monnaie, qu'on ne ramasse pas quand elles tombent, oubliées aussitôt données, jetées même parfois tellement il n'y à rien à en faire. Ou alors elles s'accumulent dans le cendrier de la voiture, collée à une pastille de menthe, verdissent dans la terre, dorment abandonnées des années entières dans la veste rangées de l'armoire. Des centimes roses d'or qui valent à peine leur poids de ferraille, dont personne ne s'est jamais attardé à regarder le dessin, anodins, répandus, oubliés aussitôt, oubliés partout, sans valeur. La monnaie des pauvres, égrainées dans les mains sales des clochards, ou dont on retrouve des boîte remplies à l'occasion, des bocaux débordant, dans les affaires des vieillards abandonnés. Il n'y a guère que les simples d'esprits et les enfants, pour y plonger leurs doigts de temps en temps et y fouiller comme un trésor, en écouter la maigre musique, y brasser leur fortune.
3/15/2024
Plus de peur que de mal
3/11/2024
3/10/2024
Souffle tout doucement
L' enfant des bois / Thomas Vinau
L'enfant est entré dans les bois. Quelqu'un le tenait par la main. Ils se sont enfoncés dans la terre noire. Leurs mains ont parlé l'écorce. Leur peau le gel. L'homme a éduqué l'enfant. Il lui a appris à lire. Allumer un feu. Creuser un tunnel. Poser un piège. Échafauder le froid. La nuit, l'enfant s'abritait dans ses bras. Le jour, il révisait ses odeurs. L'été il était une grenouille. L'hiver un hérisson. Au printemps un geai noir. En automne une cétoine. Le temps a grandi dans leur ventre. La peau de l'enfant s'est tannée. Les yeux de l'homme se sont tassés. Parfois il tousse du sang. Parfois il repense au départ. Elle est morte. Il a pris l'enfant par la main. Ils sont entrés dans les bois. Il n'en est jamais ressorti. L'enfant l'a enterré. Ce n'est plus vraiment un enfant. Ensuite, il a relâché le lièvre piégé, a mis le feu à son terrier. Puis il est sorti du bois. Plusieurs années s'étaient écoulées. Pendant que l'assistante sociale lui parle, l'enfant révise ses odeurs pour ne pas laisser monter la peur. Maintenant il est vraiment seul. Maintenant il a vraiment froid. Trois choses encore le rassurent. Le manche de son couteau qu'il sent contre sa cuisse. Le livre dans son sac, sur lequel l'homme lui a appris à lire et à écrire. Le livre dont il connaît chaque mot, chaque lettre. Et puis le vent glacé dans la cour. Le vent qui lui lacère le visage. Ce vent, c'était sa chambre d'enfant.
3/03/2024
3/02/2024
Quand mon esprit est trop vide
2/28/2024
2/27/2024
Ballade du Roi des Gueux - Jean RICHEPIN
"Venez à moi, claquepatins,
Loqueteux, joueurs de musettes,
Clampins, loupeurs, voyous, catins,
Et marmousets, et marmousettes,
Tas de traîne-cul-les-housettes,
Race d’indépendants fougueux !
Je suis du pays dont vous êtes :
Le poète est le Roi des Gueux.Vous que la bise des matins,
Que la pluie aux âpres sagettes,
Que les gendarmes, les mâtins,
Les coups, les fièvres, les disettes
Prennent toujours pour amusettes,
Vous dont l’habit mince et fongueux
Paraît fait de vieilles gazettes,
Le poète est le Roi des Gueux.Vous que le chaud soleil a teints,
Hurlubiers dont les peau bisettes
Ressemblent à l’or des gratins,
Gouges au front plein de frisettes,
Momignards nus sans chemisettes,
Vieux à l’oeil cave, au nez rugueux,
Au menton en casse-noisettes,
Le poète est le Roi des Gueux.Ô Gueux, mes sujets, mes sujettes,
Je serai votre maître queux.
Tu vivras, monde qui végètes !
Le poète est le Roi des Gueux."
2/23/2024
Le temps à peine
2/22/2024
Parution : Et des Poussières - Point Poésie Fevrier 2024
Du haut de la nuit