3/17/2013

La barre



Le navire ballotait, hasardeux, comme toussé par les orages. Dans un silence de métal bleu, le capitaine relâcha la pression de ses doigts jusqu'à laisser la barre libre de toute entrave. Des bourrasques de sel et d'eau froide lui balafraient la couenne. Il restait droit, solide, face à l'horizon déchiré de gris. Il n'était pas épuisé. Ni écrasé. Simplement, dans un silence de métal bleu, il relâcha la pression de ses doigts jusqu'à laisser la barre libre de toute entrave. Puis il retourna s'occuper d'une portée de rêves qu'il avait laissé au fond de ses draps.

2 commentaires:

DomdeLyon a dit…

Le capitaine peut dormir tranquille, rêver de lune pleine, de bouteilles à la mer ou de sirènes, les moussaillons ivre de livres veillent sur son étoile...
A demain ;)

Elise a dit…

je vais, je viens, butine de ci, de là, de retour, toujours aussi saisie par le charme de vos textes, leur fluidité, leur grâce légère, et ce jusqu'à la chute digne du chapeau d'un prestidigitateur. Magique !