3/18/2013

Le molosse zinzinulant


7 commentaires:

denis hamel a dit…

poème psychotrope



reflets scintillations
la crasse on s'en accommode
on s'en fait une âme de pénitent
et les oiseaux déploient leur ailes
leur peau envahie de mycoses
je te dédie mes déceptions vénériennes
que l'oracle se cache dans son trou
nous n'avons plus besoin de mots sacrés
l'étable a brûlé dans une pâleur de cadavre
le peuple de l'opium n'a pas besoin de religion
les grandes contradictions qui nous sauvent
les horribles obligations de la vie
parousie ternaire de pourriture humide
tu descends sur nos esprits
comme la rouille étend sur le fer
l'empire de sa magnificence minérale
les cérémonies saintes dont tu rêvais
la graisse de sanglier brûlée en sacrifice
noir conciliabule noire coulure de pus blanc
fasse que nos mains tremblantes
jettent les nouveaux nés sur la dureté des troncs
puis trouvent en tâtonnant la serrure silencieuse
qui riait dans les palais de marbre et d'or
reflets scintillations
réfugié dans un coin obscur et calme
j'entends les dernières notes de théorbe
de derrière ma tête
habileté essentielle de doigts fins et longs
j'ai dans ma poche la correspondance
d'un illustre poète amoureux des ailleurs
et de l'azur et de l'infini
enfermé dans sa chambre
l'écriture chevauche les années
la technologie les catastrophes terrestres
avec l'excellence d'un maître artisan
qui construit des formes inutiles
reflets scintillations
réfugié dans un coin obscur
la ptyx perchée toutes griffes dehors
sur la machine à écrire remington
n'attends pas d'autres apparitions
te débats dans l'espérance morne
tomber enfin voir la faille
sur tout le visage rajeuni entouré
de fleurs maritales et romantiques
la mort comme base de travail
référence stable dans le courant
colonne d'aire au calme des jardins
bassin identique à la plainte
l'élégance de ne pas dire enfin
le soulagement de finir seul
sans parents à pleurer
il a crevé dira-t-on parce que
quelque chose continue dans les coulisses
spectre de sens émané
d'une maison mal insonorisée tous
les bruits comme des insectes titubent
dans les murs creux faits de carcasses
reflets scintillations
réfugié dans un coin obscur et solitaire
inhale bien la fumée future
c'est ton dire qui prends les formes
araignées dans leur toile de cristal
attends attends collationne les faits
simulacre de vie au chevet des morts
une belle sobriété de gris comme
les pierres tombales bientôt effacées
et le son d'un cor dans le lointain
reflets scintillations
le langage est la maison de l'être
l'être est la maison du langage
les murs sont faits de carcasses

DomdeLyon a dit…

Pour Denis... Quel amphigourique galimatias !
Pour sûr, toi, tu n'es pas un militant du minuscule (donc de l'essentiel)! (Mais que viens-tu faire par ici ?)
Pour être sérieux,ton "poème" résonne à mes oreilles comme une vulgaire resucée, une forme de mauvais plagiat de poésie surréaliste et plus particulièrement celle de Jacques Baron du début(Voir ou lire " L'allure poétique "). Mais cela date de 1924 !!!... Les poètes désormais n'usent plus des mêmes psychotropes et la poésie n'a besoin que de quelques mots, quelques lignes pour parvenir à créer en chacun une parole non parlée. Elle y arrive par des images: abréviations fabuleuses et synthèses de foudre. J'entends une poésie qui ne trahisse pas la réalité.
Comme celle, par exemple, de Thomas Vinau.
Ainsi, ce molosse zinzinulant, en deux lignes bouleversant.
(Prends-en de la graine !)

denis hamel a dit…

bonjour monsieur. c'est intéressant ce que vous dites. je suis sûr que vous êtes sincère. alors oui je fais peut-être du sous jacques baron, dont vous m'apprenez l'existence. je pourais vous répondre simplement que vinau lui fait du sous prévert, du sous desnos, du sous follain, du sous vian, du sous queneau, du sous delerm etc etc etc ... et alors ? tous les poètes ont des influences et s'incrivent dans un parcours de lecture personnel qui façonne leur propre outil.

là où je ne vous suis pas c'est quand vous semblez prétendre que vinau de part ses choix esthétiques a plus de légitimité à représenter le réel que moi : en effet je ne crois pas, contrairement à prigent, par exemple, que la poésie soit un "réalisme" qui nous mette en présence d'une réalité et d'une vérité plus pure et plus vraie et plus actuelle. ne pas oublier que cette revendication est une des clefs de voute des arguments développés par la "pensée marketing", dans laquelle s'inscrit bien sûr vinau. je pense plutôt que le poète doit créer de nouvelles valeurs esthétiques et ainsi se construire lui-même. ce qui ne veut pas dire que j'y parvient, ou même que ce soit possible. j'aime bien quand philippe jaffeux dit qu'il est autant lui-même la création de ses textes que le contraire.il est donc logique que vous n'aimiez pas ce que je fais.

denis hamel

thoams a dit…

Denis, tu es le ver solitaire de ce blog. J'ai de l'affection pour les parasites. Mais tu ne peux pas manger et faire caca au même endroit, c'est pas très sain. Une chose est sûre, tu n'as jamais lu mes livres. et c'est pas grave du tout continue comme ça. Tes batailles ne m'intéressent pas, elles sentent trop la frustration. Ecris tes poèmes mais cesse de m'insulter et va te construire un peu plus loin. Sinon il faudra que je filtre les commentaires.

denis hamel a dit…

bonjour vinau, tu as raison sur un point. je n'ai jamais acheté ou lu tes livres. par contre je t'ai lu dans des revues et j'ai lu le dossier dans décharge 157. cela m'a suffit pour me faire une opinion.

et oui je suis frustré et mécontent car je n'arrive pas à publier un recueil alors que je vois des grosses merdes publiées chez gallimard, flammarion et p.o.l. et tous les "critiques" trouvent ça génial. mais c'est vieux comme le monde. comment pourrait-il en être autrement ?

ciao
denis hamel

Cédric a dit…


Cette question m'interpelle : pourquoi diable chercher à "publier" ???

Voilà bien une des plus ridicules prétentions humaines...

Stéphane Bernard a dit…

DomDeLyon : Je ne crois pas qu'il existe UNE poésie... Sincérité et précision de l'expression, il n'y a que ça qui compte. Le style, après, suit ou pas. Deux lignes ou trois pages, là n'est pas la question.

Cédric : L'important c'est que le poème soit :
1° pensé
2° écrit
3° lu
et seulement en 4° publié (et c'est lié évidemment au 3°).
Mais personnellement je pense que les deux premieres étapes devraient toujours pouvoir suffire. Et j'aime assez croire que "véritablement vivre" serait se contenter de la première.