ETC-ISTE
Mots/ textes/ poèmes/ miettes/ poussières/ brindilles/ vétilles/ et autres broutilles. - ( ISSN : 2267-3954) -
1/16/2025
Je veux regarder longtemps leurs visages / Thomas Vinau / La Fosse aux Ours éditions / parution 24 Janvier 2025
1/11/2025
Parution, Épopée... patatras ! , LOVY/ VINAU, Editions La Boucherie Littéraire, 10 JANVIER 2025
Epopée... Patatras ! est en librairie depuis hier,
un artiste un poète un Boucher ...
Des patates et des mots ...
Des patates et des hommes ...
la vie quoi !
Soutenez Éditions la Boucherie litteraire, joaillier de la petite édition toujours aventureux et appliqué,
(ça mange aussi un éditeur)
Épopée... patatras ! est la rencontre de l’artiste suisse René Lovy et du poète français Thomas Vinau.
Réné Lovy travaille la pomme de terre, depuis vingt-cinq ans, comme d’autres travaillent le marbre ou l’acier. Dans chaque patate qu’il a dévêtue de sa peau, c’est un peu de son âme qu’il plante dans la chair du tubercule. Aussi, sortie de son périple nourricier, la patate n’est qu’une infime chose peuplant l’univers et se fondant dans la masse du quotidien.
C’est donc très naturellement que Thomas Vinau s’est emparé de l’univers du plasticien helvète pour nous offrir un texte qui nous questionne et nous remue.
En 2015 la Boucherie littéraire faisait paraître p(H)ommes de terre de ces deux mêmes auteurs.
En 2025 dans Épopée... patatras !, le livre nous plonge plus intimement dans les abysses de l'œuvre de René Lovy
Les éditions ont sélectionnés 14 créations offrant un panorama patatesque du travail de l'artiste. Thomas Vinau s'est senti chez lui dans cet univers tubérisé et nous offre à nouveau toute la palette de son humanité.
Ce livre vous offre par ailleurs, au-delà d'une revisite de p(H)ommes de terre, à découvrir article et interview de ces deux artistes.
En écho à cette nouvelle publication, je vous invite à lire un extrait de ce qu'écrivait Antoine Émaz à propos de p(H)ommes de terre dans Cahier Critique de Poésie paru en octobre 2015 :
René Lovy sculpte la pomme de terre comme d’autres artistes travaillent le marbre ou la terre glaise. Cela donne des « têtes-patates » qui, avec le temps, changent de couleur, se flétrissent, se rident ; des faces atterrées, tristes, hilares, un peu comme de petits masques de papier mâché, expressifs et grotesques.
À chaque double page, un poème de Thomas Vinau est placé en vis-à-vis de la photo d’une sculpture. Il ne s’agit pas d’une « illustration » à proprement parler, mais plutôt d’une curieuse méditation double (sculpture / écriture) sur le vivant. Homme et patate, même combat. […]
Les poèmes très courts de Vinau, en vers libres, ne sont pas sans humour, mais ils virent souvent au sombre.
[…] Cela rejoint bien l’ambivalence des sculptures de René Lovy, à la fois souvent drôles mais pas tant que ça dans leur pourrissement.
Lire des extraits ici.
Épopée... patratras !, pommes de terre sculptées et photographies couleur / N. & B. de René Lovy, poèmes de Thomas Vinau, collection Sur le billot pour tous, 90 pages, 22 €, 10 janvier 2025.
Cliquez ci-après pour adhérer à la Boucherie littéraire.
1/09/2025
Paysage partout pays nulle part
1/04/2025
Je serai là pour te regarder
Cher Monde,
nous sommes le 02 Janvier 2025.
Le frigo ronronne et les minots dorment encore.
Il n'a pas gelé cette nuit et l'entièreté du paysage à la couleur de la brique, la brique de vers Toulouse ou Montauban, là où la boue et le soleil ont mélangé leur sang.
Dans la poussière de tes décombres, des malheureux ouvrent les yeux tandis que d'autres, bénis des Dieux, se regardent la bouche en faisant l'amour.
Autrement dit rien ne va mieux mais tout est là, et les minots dorment, et le frigo ronronne, et les bouches baisent et c'est une bombance de miettes pour les oiseaux qui ont du bleu sous les pattes et de la nuit dans les plumes.
Tout reste à faire, encore, toujours, Cher Monde. En mélangeant la boue, le soleil et le sang on construit des maisons.
Tout est là et tout reste à faire.
L'éboueur sauvera un chien.
Le vieil harki qui tousse gagnera au loto.
Le ministre dira pardon à son fils et le fils merci à son père.
Les filles sentent si bon dans le bus le matin.
Deux caissières à la pause cigarette, se tiendront la main.
Une vieille dame donnera un bonbon à un toxico.
Un arbre naitra.
Moi, je serai là pour te voler quelque chose, Cher Monde, te le voler mais pas te le prendre, te le rendre mais le donner à d'autres.
Je serai là pour te regarder comme un enfant regarde sa mère s'en aller.
Je serai là pour te regarder, comme un homme regarde son enfant tomber puis se relever, une fois les petites roues enlevées.
Je vole ce que personne ne veut et offre ce que personne ne demande, c'est pourquoi je te le dis, Cher Monde, tu as toute ma considération.
Tu le mérites. Et je suis fier de toi.
Je t'assure, entend le, je suis fier de toi.
Alors fais un effort. Redresse-toi. Souffle sur te genoux ensanglantés, sèche ta morve.
Aie confiance en toi.
Allez,
On y retourne
...
1/03/2025
Mais comment digérer ?
Tu laisses trainer tes je-ne-sais-pas et tes ça-dépend partout. Ça rend l'univers plat et collant comme un abricot mou. Le soleil est un abricot mou qui se lève sur un abricot mou. Tu chevauches un vaisseau spatial en abricot mou qui traverse l'infini mou de ta conscience d'abricot mou. Si les dauphins étaient des chiens peut-être que les roses étaient des bites. Comment en être incertain. Tes pieds s'enfoncent, tes yeux s'enfoncent, tes mots s'enfoncent dans la gueule orange collante de l'incertitude. Tu t'en recouvres. Tu t'en fous partout. Ça colle au monde, ça colle aux autres, ça colle au rien et même au tout. C'est beau comme deux asticots qui s'étreignent dans l'aurore molle et collante de la pensée pulpeuse d'un abricot mou. En plus un poulpe cracheur d'encre a déjà enlevé les noyaux. Tes doigts gardent un parfum d'acidité sucrée. Ton coeur perdu roule comme une roue dégonflée. Ta chute est molle et orange comme le reste. Elle colle. Tu pourrais en crever mais ça pourrait aussi te sauver. Je ne sais pas. Ça dépend.
1/02/2025
Je mange tout même la peau
La peau des autres
la peau du monde
la peau du ciel
et du brouillard
la peau des tombes
la peau des pauvres
et des vieillards
la peau qui tombe
de la poussière dans la lumière
la peau des mômes
la peau des os
la peau des chiens
la peau des ombres
la peau de l'eau
la peau des oreilles
les lambeaux de peau
arrachés des lèvres
la peau du silence
la peau des épines
la peau des prières
la peau des oiseaux
la peau perdue
abandonnée
la petite peau des pieds
la peau sous les ongles
la peau de la lune
vieille peau transparente
la nuit des veines sous la peau
la peau collée
arrachée
recousue
brûlée
le trou dans la peau
la peau de l'atmosphère
la peau de nos yeux
la peau du matin
la peau de la musique
la peau de l'oublie
la langue de peau
la langue de peu
la langue de mots
de peu de mots
de mots à mots
de peau à peau
12/20/2024
Ton dernier souffle est une peau de pêche
12/15/2024
Saidnaya
Il faudra se souvenir pour ceux qui ont perdu la mémoire dans la prison de Saidnaya
12/13/2024
Bachar Mar-Khalife - Ya nas - Live in Paris
12/12/2024
Décorum
Est-ce qu'un objet connaît le sentiment de solitude, d'enfermement, d'abandon ? Est-ce que quelque chose nous agence quelque part pour habiter sa nuit ? Est-ce que nos silences fatigués deviennent des attrapes-poussières ? Est-ce qu'il vaut mieux une lumière chaude ou un éclairage tamisé sur les souvenirs et sur l'oubli ? Où est-ce que je pose la peur et la rancoeur ? Si on changeait la déco ?
Les petits monstres sales
Il s'est passé ici de bien étranges choses. Des petits monstres heureux ont cassé des cailloux. Ils ont bu le vilain jus du monde. Ils ont fait saigner l'arbre avant de se montrer leurs coeurs tout nus. Qui a éborgné les courges, qui a gribouillé le silence ? Il s'est passé ici de bien étrange choses. Les petits monstres sales se sont léchés comme des chiens. Ils ont posé des pièges, ont pillé le grand gris des heures qui n'avancent plus, saccagé les secondes. Pendant que les grands monstres jouaient à se montrer les dents, les petits monstres ont creusé un vrai trou dans la boue du silence. Ils se sont cachés sous nos mensonges. Un hôtel trois étoiles dans le fumier fumant. Des bras cassés sous la fumée du ciel. Ça sentait le charbon et le vieux sucre roux collé au fond du pot. Ils ont saccagé le dimanche, pillé l'horizon. Ils ont bien mis les doigts dedans. Les petits monstres sales. C'était bon.
12/10/2024
Magie il y a eu sous la yourte de Jérôme Bouvet, dans ce si incroyable lieu qu'est le bain des Pâquis à Genève, rempli de cygnes, de baigneurs, de fondues, de diversité, de poésie hétéroclite. Je n'ai pas de photo pour chaque artiste intervenant, pardon, mais c'était merveilleux d'assister à chaque spectacle et un bel honneur d'être escorté par Denis Lavant et Jacques Bonnaffé. Merci à eux, à Jérôme et à la joyeuse troupe !
12/03/2024
Savoir écrire des lettres d'amour
Mon amour,
J'ai cueilli pour toi un bouquet de roses du jardin afin de me faire pardonner.
Les teintes varient. Certaines d'entres elles sont d'un rose pâle, timide, modeste,
qui les rend particulièrement belles.
Elles couvent, tout doucement, leurs capiteuses couleurs sur la desserte de l'entrée
en attendant comme moi ton retour.
Ceci dit, en confectionnant le bouquet, tout absorbé par ma mission,
j'ai malencontreusement marché dans une grosse merde fraiche de chien sans m'en rendre compte.
J'en ai mis plein le salon.
Je t'aime
T.
12/02/2024
nettoyage par le vide
_ Ce serait une belle journée pour écrire, dommage que je n'aie rien à dire...
11/30/2024
11/28/2024
Entreprise de retraitement des déchets
Regarde par la fenêtre. Regarde par la fenêtre. Regarde le paysage. Ne te regarde plus. Tu es plein d'or, plein de fumier qui fume, plein de soleil perdu. Tu chevauches l'oblique d'un rayon sale, traverses les sucs gastriques du temps, tu es la couleur de l'orpiment sur la dernière feuille du tilleul. Tu n'y parviens pas encore, tu n'es pas encore hors de toi, hors de tes yeux, hors de ton ventre, de l'haleine de ta petite voix. Regarde encore, jette tes yeux, fais-toi piquer ta peau, fais-toi fendre tes lèvres, fais-toi geler tes orteils. Toujours pas, tu n'y arrives toujours pas. Tu ne regardes pas par la fenêtre, tu te regardes par la fenêtre. Tu t'habilles de feuilles, de paysages, de rayons, d'orpiment, tu te décores, ton tu te dévores. Rien ne sort de toi à part toi. à part ton moi. Les mots s'accrochent à la crasse des vitres, s'emmêlent dans les fils scintillant des toiles d'araignées. Ils laissent des traces de moi partout, des sales traces de moi qui gâchent le paysage. Ces mots vont dans la poubelle jaune, ces mots du moi qui gâchent le paysage, qui gaspillent l'or, le fumier, la fenêtre, le soleil. Ils doivent être triés, retraités, recyclés. Ce poème est une entreprise de retraitement des déchets. Il est là pour nettoyer le paysage des sales mots du moi. Il est là pour que ne reste que la fenêtre, le rayon sale, la dernière feuille du tilleul. Pour que tu sois là, enfin, proprement, pour que tu sois là sans toi, nettoyé de toi, nettoyé du moi. ce qu'il reste de toi en tout cas. Aussi entier que possible. Ou même en morceaux, rafistolés ce n'est pas grave. Une deuxième vie de toi. nettoyée du toi. Dépolluée du moi. Rafistolée. Réutilisée. A énergie propre. Prêt à habiter enfin la fenêtre, le rayon sale, la dernière feuille.
11/25/2024
11/23/2024
Le despote et la buée
Le trouble rend les choses possibles, fait naître les peut être, autorise le surgissement. Les plus belles aventures balbutient, l'aube, l'enfance, l'art. La haine n'hésite jamais, l'amour lui, comme tout ce qui est fragile n'est sûr de rien. Ce qui tranche est létal, s'affirme comme une lame de sabre. La seule grande certitude c'est la mort. Je ne sais rien et c'est ma plus grande chance. Ainsi je cherche. N' hésite pas à hésiter encore. Un jour un despote, crut retrouver à travers une vitre recouverte de condensation, la silhouette de sa mère qui cuisinait devant son fourneau lorsqu'il était petit. Cette image le troubla tant, que ses yeux en rougirent. Un de ses généraux surprit cet instant de faiblesse, il avait trouvé la fêlure qui laissait passer la lumière. Il y glissa sa dague. Le règne du despote avait cédé à la buée sur une vitre.
11/22/2024
11/21/2024
Minus et Cortex
Pendant que, pianissimo lamento, je branle mon nombril, celle-ci étudie une nurserie de coraux et parvient à implanter et développer un récif entier de grand corail bois de cerf qui supporte mieux le réchauffement des eaux. Tandis que mon égo pliqueploque froidement mieux que pluie de Novembre, celui-là, perfectionne la technique qu'il mit au point pendant de nombreuses années pour replanter un par un, à la main, les arbres lagunaires. Alors que je badigeonne de remontées acides l'automne flamboyant dans un salon à vingt et un degré, deux astronautes qui n'étaient partis que pour une semaine, entame leurs sixième mois bloqués près des étoiles dans une station spatiale. Cependant que je grisaille au possible les possibles du jour sur mon séant suintant, un jeune néerlandais finalise sa machine à dépolluer les océans. Pendant que je persiste à oindre ma peau grasse de gémissements tiédasses, cette éthologue qui étudie dans la jungle l'automédication des grands singes découvre une nouvelle molécule pharmaceutique qui pourrait permettre un bon dans le traitement des cancers du poumon. Ainsi au moment où, tout mollement, mon haleine âcre baigne le jour qui me passe dessus, d'autres en font, encore et toujours, leurs petits miracles. Le monde devient à nouveau grand et, tout microbe que je suis, c'est bien jolie.
Epopée ... Patatras ! suivi de p(H)omme de Terre _ Lovy/ Vinau - La Boucherie Littéraire - Parution Décembre 2024
Épopée... patatras ! est la rencontre de l’artiste suisse René Lovy et du poète français Thomas Vinau.
Réné Lovy travaille la pomme de terre, depuis vingt-cinq ans, comme d’autres travaillent le marbre ou l’acier.
Dans chaque patate qu’il a dévêtue de sa peau, c’est un peu de son âme qu’il plante dans la chair du tubercule. Aussi, sortie de son périple nourricier, la patate n’est qu’une infime chose peuplant l’univers et se fondant dans la masse du quotidien
C’est donc très naturellement que Thomas Vinau s’est emparé de l’univers du plasticien helvète pour nous offrir un texte qui nous questionne et nous remue.
Ce recueil Sur le billot pour tous est tendre et sensible, accessible à tous les lecteurs, de 7 à 107 ans.
À l'origine
En 2014, le plasticien Suisse René Lovy remportait dans son pays une résidence d'artiste de 8 mois qui se déroulait en France, dans le Sud du Luberon, en Provence.
Antoine Gallardo, qui n'avait pas encore créé les éditions la Boucherie littéraire, œuvrait déjà à une diffusion de la poésie et de l'Art. Connaissant le travail de René Lovy et apprenant la présence de ce dernier, il décidat en plus de monter exposition, de créer des rencontres et de proposer des ateliers en médiathèques, et enfin de présenter le poète Thomas Vinau à René Lovy.
De leur rencontre, René Lovy à sculpté des pommes de terre en pensant à Thomas Vinau et ce dernier à écrit en écho de ces jeunes p(h)ommes de terre séché(e)s. La création qui avait débuté au printemps 2014 s'achevait quelques mois plus tard dans le courant de l'automne. Donnant naissance en janvier 2015 au premier titre des éditions la Boucherie littéraire
10 ans plus tard, les éditions ont eu le désir de faire découvrir d'autres facettes du travail de René Lovy en complicité de la poésie de Thomas Vinau.
Parution : décembre 2024
Tirage : 1000 exemplaires Nombre de pages : 88 I.S.B.N. : 979-10-96861-65-1
Papiers Fedrigoni & Artic Paper
La couverture en Old mill, teinte Bianco, en 250g. Gardes sur Woodstock teinte Rosso en 110 g.
Le corps d’ouvrage sur du Munken print White en 115 g.
Format fermé : 110 x 170 mm Façonnage : Dos carré collé
Impression : Numérique Prix public : 22 €
Tout va bien
11/19/2024
Mandarine
Rien n'est à nous à part tout le reste. Il faut vivre comme on se lève, un peu rouillé un peu fripé, nécessité qui fait beauté. A faire groover ses rhumatismes. Il faut aimer comme on pèle une mandarine en automne devant un nid de frelon. N'hésite pas à hésiter, et puis fonce sans réfléchir. Ne te refait pas. Beurre les tartines. Plaintes grillées au beurre salé avec sa confiture d'épine. Les soucis c'est surestimé. Dehors, la belle mort mordorée fait des dorures à tes routines. L'ambre et l'ombre, tu les dessines avec les pieds, avant que le jour te décime. Tout est orange, tout est rond, le venin patiente tendrement, le froid dégage l'horizon. Ce serait dommage de décliner. Tes bouts de doigts sentent si bon.